Nous sommes assis à une table dans un des nombreux cafés de l’avant-dernier siècle, chez Barrati&Milano. J’ai commandé un chocolat chaud. Turin est connu pour son délicieux chocolat, et surtout pour les Gianduiotti, les pralinés gianduja qui fondent dans la bouche. La boisson est délicieuse, la première bouchée du chocolat chaud et noir me fait aussi presque fondre… de plaisir. Dans certains Cafés nous trouvons des cartes de menu avec le titre « Thérapie au chocolat ». Puisqu’il y a encore d’autres délicatesses à déguster au Piémont, je n’ai pas exagéré avec la consommation de chocolat. D’ailleurs, selon notre guide, Emmanuel Philibert de Savoie a introduit le cacao à Turin au 16ème siècle.
C’est novembre. Le voyage en train de Genève à Turin dure 5 heures, à Milan il faut changer dans un train Frecciarossa, qui fonce, sur certaines distances, avec 300km/h vers Turin. La situation de Turin est unique, à une grande partie, la ville est entourée de sommets des Alpes qui sont déjà enneigés; toutefois, nous ne les voyons pas souvent, parce que le ciel est souvent couvert. En 2016 les jeux olympiques d’hiver ont eu lieu ici, les stations d’hiver de la vallée de Susa ne sont qu’à quelques kilomètres de la ville.
Nous avons réservé quatre nuits à l’hôtel Bologna qui est simple et calme et se situe seulement à quelques pas de la gare Porta Nuova. L’atmosphère ici est familière et l’endroit est idéale pour découvrir à pied le Centro Storico avec ses places, églises et palais. Plusieurs rues au centre de la capitale piémontaise sont bordées de hautes arcades. Par un temps de pluie, un soleil brûlant ou une tempête, sous les arcades tu peux te promener à l’abri. Maintenant, avec le froid de novembre, beaucoup de sans-abris s’y sont installés avec leur chien, leur matelas et des couvertures.
La belle Piazza San Carlo est le centre vivant de la ville. Vendredi soir nous avons admiré quatre « papis » âgés qui ont chanté et joué des chansons napolitaines et répandu la bonne humeur sous les arcades. Le soir, cette place est magnifiquement illuminée, nous y sommes retournés régulièrement. Dans la Via Po, qui va depuis là vers la Piazza Vittorio Veneto au bord du Po, une des plus grandes places de l’Europe, ou dans la Via Roma, de belles décorations lumineuses créent une atmosphère festive. Malgré le froid, il y a du monde sur les terrasses des Cafés la journée et le soir. Et comme partout au Piémont, une assiette avec des petits canapés et sandwich et des tramezzini est servi avec l’apéro. Nous avons pris l’apéro, mais à l’intérieur d’un Café, au chaud.
La Piazza Castello se trouve au milieu des magnifiques palais des rois italiens et de l’église San Lorenzo, qui a été construite pour héberger le linceul Christi. Il y a été gardé pendant un certain temps. Aujourd’hui il se trouve dans le Duomo. Nous ne sommes pas aller voir le linceul de Jésus, parce que j’ai de la peine à croire que le linceul de Jésus a été retrouvé 1000 ans après sa mort.
Derrière les palais s’étendent les jardins royaux, il y a ici des chaises longues pour les touristes fatigués. Et comme le soleil brille, nous nous asseyons un petit moment pour nous reposer. Cela n’est possible que samedi. Lundi il fait froid et il pleut de temps en temps, et pour reposer nos jambes fatiguées nous prenons un des vieux trams oranges grinçants et traversons la ville dans tous les sens.
Par contre, Torino possède un métro très moderne et automatique. Il fonctionne sans chauffeur sur une seule ligne du nord-ouest de la ville à Lingotto au sud, où se trouve l’ancienne fabrique de Fiat. La fabrique construite au début de la Fabbrica Italiana Automobili Torino (FIAT) en 1899 est impressionnante encore aujourd’hui. Le bâtiment héberge aujourd’hui un grand centre commercial et un centre de congrès. Et à côté se trouve Eataly, le temple pour tous ceux qui aiment la cuisine italienne. D’excellentes spécialités peuvent être achetées ici ou consommées directement sur place dans un des nombreux bars et restaurants. Nous avons visité Lingotto, mais nous sommes retournés au centre de la ville pour le souper. Les soirs nous avons cherché au hasard un petit restaurant avec des spécialités piémontaises. Cela nous a souvent pris pas mal de temps, mais nous avons toujours très bien mangé. La trattoria Alba proche de la piazza Veneto est à recommander, ou, seulement quelques minutes de l’hôtel, le restaurant La Conca. Quand je pense à ce restaurant, la délicieuse Fonduta di Toma (tomme fondue) avec des truffes noires, ou la salade au fenouil et orange et le bon Nebbiolo que nous avons bu, l’eau me vient encore à la bouche. Des tranches de bolet panées font également partie des spécialités piémontaises que nous avons découvertes et beaucoup aimé à Turin.
L’emblème de Turin, le Mole Antonelliana haut d’environ 170m, est un bâtiment spécial. Il a été construit par la communauté juive comme synagogue, et quand il n’y avait plus d’argent, la ville a terminé la construction. Dans ce bâtiment se trouve aujourd’hui le musée du cinéma et on peut monter sur une plate-forme avec un ascenseur vitrée pour admirer la vue sur la ville et les alentours. Même si le temps était moins beau, cela valait la peine de monter en dessus des toits de Turin. J’ai admiré entre autres un ruban bordé d’arbres coloré avec des couleurs d’automne qui serpente la ville du nord-est vers sud-est. Caché entre ces arbres était le Po.
En Italie, les différents états de la presqu’île ne sont réunis que depuis 1861. L’histoire du long processus de la réunification qui a finalement abouti au royaume d’Italie, et comment ce processus était douloureux pour ses habitants est représentée de façon intéressante et impressionnante dans le musée du Risorgimento. Nous avons visité le musée dans le Palazzo Carignono dimanche. Turin est la ville de la réunification de l’Italie, c’était sa première capitale. Quelques années plus tard, Florence est devenu la première ville de l’Italie, puis Rome. Au musée du Risorgimento nous avons aussi admiré la première salle du parlement du royaume de 1861, une belle leçon d’histoire.
Ensuite nous avons digéré tous ce que nous avons appris avec un Bicerin au magnifique Café San Carlo. Le Bicerin est une spécialité turinoise avec du chocolat chaud, du café et de la crème fouettée, le tout est servi dans un verre. Excellent !
Parce qu’une visite au musée de l’Egypte est également sur la liste des choses ‘à ne pas manquer’ nous sommes allés visiter ce musée lundi. La collection est très volumineuse. Des sarcophages impressionnants, des momies de chats, des statues de rois ou différents objets qui ont été déposés dans les sarcophages avec les morts, comme par exemple des amulettes, nous avons enthousiasmé.
Avant de prendre le chemin de retour à Genève, nous avons dit «a la prossima, à la prochaine fois». Il y a plusieurs raisons de retourner quelques jours dans cette ville polyvalente. Malgré le mois de novembre, nous y étions très bien.